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So-called
7 mars 2010

Invocation.

Je marche paisiblement sur un trottoir gelé du mois de janvier. Autour de moi, la vie est lasse. Les oiseaux ne chantent plus, ni ne sortent. Les voitures, frileuses, se font de plus en plus rares, et même les gens s'enferment chez eux, au chaud.
Seul le vent frais est à l'appel, parfois accompagné de neige, éclatante de pureté et resplendissante d'ennui.
Il y a des chemins flous, des battements de cils compulsifs, des hochements de tête et des feuilles. Le chien le plus plus courageux est de sortie, il bombe le torse. Un chaton se réfugie au cœur d'un jardin mal entretenu. Les branches fraiches craquent et les feuilles squelettiques poussent de petits cris, aigus, à cause de quelques bourrasques intempestives surgissant d'entre les entrailles du ciel.
Je m'arrête face à un lac gelé. Sa fine couche de glace reflète le ciel nuageux, annoncé la veille à la météo. Les animaux hibernent et la fourrure a la côte. Les fêtards attrapent froid, un rhume urbain et fortement contagieux. Une véritable pandémie, disent-ils. Les cieux semblent manquer de sommeil, ils sont d'un pâleur oppressante. Les nuages flottent péniblement et se déplacent, lentement, en troupeaux solitaires.
Les trains, les cars et les avions boudent leurs passagers, ils auraient aimé pouvoir somnoler un peu plus, sujets à une overdose de kilomètres.
Vois, la chaleur aussi a migré vers des contrées lointaines, cédant son trône à l'hiver hystérique !

© 2009-2010 Emmanuel BIGOU-BEC

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